la chair est obscure

la chair est obscure
c’est la trace
l’ombre du ciel léger
cette ombelle de pluie

l’instant de maintenant se pose sur la joue de l’amour
comme un papillon pourpre
sur la rose trémière et le bord de la nuit
a défait ses cheveux

silence

bois le vin comme on boit un nuage de printemps
avec douceur

c’est tout

poèmes

de voir

à qui regarde le ciel

en prison la folie ordinaire se promenait dans les jours
ses cheveux comme une brise
doux
elle ouvrait les colombes
elle avait des sentiers des mondes entiers des choses
dans les mains
elle fixait le ciel comme une photo
sans faute
vraie

lumière

le sourire une étreinte un arc qui décoche des fleurs
elle disait
je cherche le temps qui commence
le vestige qui vertige
dis-je
elle regardait la chair tendre des nuages sans visage
les falaises fragiles
les châteaux de cartes apatrides que le bruit d’un baiser un peu amoureux
suffit à boumpatraquer
les brumes aux pieds légers
les aubes comme la peur doucement bleue d’ouvrir les yeux
de voir

sortons

poèmes

le démon

fleuve de lait et de larmes
c’est ma naissance
j’ai bu à la gourde du désespoir
j’ai bu
cela avait un goût violent
comme si j’avais bu le démon
il est là dans mon sang
il fait des va-et-vient
entre mon cœur et mon dos
il n’attaque jamais face à face le cœur
il me prend par surprise toujours
je lui demande
que me veux-tu
il me répond
ma bien-aimée
je veux manger ton cœur tout nu
et moi je lui rétorque
fais fais mais laisse-moi
un peu de mon cœur
pour que je m’entende vivre
alors le diable me mange le cœur
entièrement
il ne laisse qu’un petit trou et y met
un grillon
il me dit
quand les beaux jours
reviendront
tu entendras ton âme chanter
maintenant le démon est parti
ou presque
moi j’attends toujours que l’été
revienne
car je sais qu’en moi
dans ce trou ce cœur absent
détruit
quelque chose se prépare à chanter

poèmes
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