une pâle rivière
une pâle
rivière
au bord au fond
des yeux l’hiver
on y voit la lumière
passer
je ne sais pas jusqu’où rose
et avril
espèrent
je suis si habituée
au noir
sous mes paupières
pourquoi aurais-je peur
je me demande ceci
dans la dernière goutte
la ligne salée de mes yeux
dans l’eau
avant de
disparaître
mais qui a déjà tenté
l’étrange lisière
je me demande ceci
combien de poussières
sur la petite goutte de rosée
de l’herbe
qu’on piétine
dense vie seconde regret
éclat d’un miroir
mélangé
la délicate et précieuse et précise
pressante
violence
d’être temps
un peu plus
d’être temps de vivre
une perle
une neige
une pâle
rivière
et le vent est léger
quand il porte nos soupirs
le vent n’a pas d’épaules
il ne peut pas souffrir
où est le camélia
si ton visage
ton visage si proche
se noie
pendant que je
pleure
quand l’irréfragable
commence
la couleur tente un voyage
c’est une errante
paraît-il
cueille au jardin mouillé
d’un regard
il y a
près de la mort
quelque chose qui rêve