grosse
je suis grosse
grosse et un univers dans le ventre
et grosse comme
la nuit dont les étoiles ne se comptent plus
je suis une vallée et un pays
sans limite
je suis
un coquillage tout rond avec des ravins
et des voûtes
et je suis petite
petite
je suis la vague roulée en boule
timide
les forêts se sont dessinées
des branches des plis
des entrelacs rouges sur mon corps
comme les froissements
d’un coquelicot
je suis grosse
et mes hanches sont pleines de questions
et mes formes
rêvent
somnambulent
comme la vigne l’arabesque le corail
elles explosent
elles explorent
mon visage mon corps
un bouquet de pivoines