???

tu regardes ailleurs

??? mortz

7bis

il est important de connaître tous les numéros de la rue Morgue dis-tu
nous oublions de mourir

tu perds ton temps avec des choses futiles

77

quand les possibles sont
égorger piétiner détruire torturer violer abuser dominer OU BIEN égorger piétiner détruire torturer violer abuser dominer
à l’impossible nous sommes toustes tenuz

14

sortons des rails le monstre
ou le monstre nous raillera

1-2-3

le dilemme est sans réponse
on a dit
dieu
autrefois
on a dit bien des choses

1-2-3 soleil

le silence a été dit aussi

12

quiconque parle fait cliqueter les chaînes de mots sans caractère

l’erreur est de chercher
la clef n’est pas dans la main fermée

il y a des lettres volées
ni atrée ni thyeste
âtre visible
du palais
astre caché

il y a une âme sans sésame

40

le dilemme est aboli si tu cesses de prendre au sérieux les rails

regarde

0

poèmes

La prière

La prière est une distraction.
C’est le moment où l’on s’oublie.
Où le miroir est plus poli que la nuit.
Et où la politesse est d’envoyer le monde se faire voir.
Et où le monde cesse d’être vu alors qu’il a retiré ses vêtements.
La prière est un sexe.
On en a honte.
Et on ferme la porte.
La lumière est pudique comme un voile tremblant.
Le souffle soulève les montagnes car tout le ciel n’est qu’une plume.
Une plume qui a échoué et qui n’est pas encore tombée.
On a des raisons d’avoir peur.
On n’en a aucune d’aimer.
La raison est toujours une affaire de peur.
Elle a de l’imagination car elle ne vit pas : elle a vécu, elle vivra, c’est tout.
Pourquoi le ciel a-t-il pesé si lourd ?
Une vérité pour laquelle on vit, pas une vérité pour laquelle on meurt.
Cherche jusqu’à oublier qui cherche.
Le trésor ne sera chez toi que lorsque tu auras oublié d’y habiter.
Narcisse s’est regardé jusqu’à ne plus exister.
Où je finis, tu commences.
Et la fleur est un don.
La septième trompette qui annonce sans plus rien espérer.
Le printemps qui commence sans se connaître encore.
Car la fleur qui borde l’eau est regardée sans plus se voir.
L’œil mouvant des rivières qui juge un visage au soleil qui l’éclaire.
Il y a pourtant du soleil sur les cadavres.
La voix qui n’écoute pas son écho est la seule voix vivante.
Écho n’est amoureuse que lorsqu’elle est double.
Et que son double est inconnu.
Il n’y a pas de transparence dans l’eau qui court.
La conscience tranche comme l’épée.
Elle n’est que blessure.
Ne réconcilie pas le double.
La blessure ne doit pas être recousue.
Ce serait comme recoudre les paupières d’une fleur.
Or, le regard de la fleur sert à s’oublier.
Cesse de te connaître.
La connaissance est le flair de la peur.
L’amour est une proie sans trace de pas, sans piste : quand la mort le trouvera-t-elle ?
L’amour est condamné mais ses bourreaux l’ignorent.
Comment tuer ce qu’on ignore ?
Le mal a-t-il déjà frôlé le mal s’il n’a pas regardé l’amour ?
On baisse les yeux face à l’amour.
Qui le dévisage trouble l’âme comme on altère l’eau en s’y penchant pour boire.
Le mal n’existe pas.
Personne n’a jamais entendu mourir les étoiles sous ses pieds.
Pourquoi condamnez-vous ?
Tout le monde est condamné.
Vous sauvez qui vous avez méprisé : dans le visage que l’on méprise il y a un secret. L’amour n’a pas le droit de se montrer.
Qui cache le mieux est le plus vrai.
Seule la vérité est enfouie.
Il ne sert à rien de cacher les vipères quand tout sang est venin.
Il ne sert à rien de cacher la mort quand les crânes supportent nos églises.
Le mensonge est là.
On prie sans y penser.
Les têtes en l’air trébuchent sur un os.
Seuls les anges sont maladroits.
On en rit. On en rit parce que c’est grave et que cela se terminera mal.
La tristesse est chair.
Le rire est aérien.
S’il y a au-delà, il faudra commencer par rire de nos corps nus.
Ainsi l’âme bondira par inadvertance.
Une bonne blague ne rit pas d’elle-même.
Elle s’offre.
C’est un risque.

divers

la nuit a peur de nous

la nuit a peur de nous
les ombres qui ont soufflé une âme dans les semelles
on a la folie à en perdre les cheveux les étoiles des yeux avant la tête 
on porte dans nos crânes des flammes blondes des ciels avec des blackouts d’oiseaux noirs
et des horloges qui ont oublié le soleil à ce qu’elles racontent
nous qui avons mangé les pierres pour ne pas que les pierres nous mangent
avalé des couleuvres aux hanches en pagaille
respiré des danses invisibles
derrière les murs qui ferment les paupières 
les consciences dont la seule bataille est un cheveu sur l’oreiller
celles qui dorment
celles qui ignorent  
on est de ce pays où le soleil ne se couche pas sans avoir brillé sur une révolte ou un amour
ou un matin d’été qui déborde des doigts verts d’herbe grasse
on aime la vie aussi
la peur nous dévisage les entrailles
nos entrailles ont frémi comme un regard

pour la liberté 

poèmes

le balai

le balai tâtonne sur la poussière 
comme une caresse sur l’infime
le sol a les yeux plus limpides
que l’alouette
et le miroir refermé 
en une main profonde et sereine

trois fois rien 
et les fleurs de papier et les étoiles proches de s’ouvrir
et les angles sombres d’une bouche inachevée 

la nuit est en dedans 

poèmes

Les passages

Chaque métaphore porte un passage clandestin.

Le poisson qui a cru posséder son bocal a le vertige quand il revient à la mer.

La mort, c’est quand on n’a plus la force de mentir.

Pas de bourreaux, que des complices.

Les deux moyens de sortir du labyrinthe : la voie du ciel ou le fil d’amour entre un être et un autre.

divers
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