L’incendie

Un jour, toute la forêt en pleine nuit se réveilla : elle était en feu. Tout le monde pensa alors à la fuir. Les cerfs, les sangliers, les loups, les écureuils, les souris, toux se dirigeaient vers l’autre rive du fleuve. Seul un petit moineau continuait de rester. En vérité, il faisait plutôt des aller-retours entre le fleuve et la forêt ; il prenait dans son bec un peu d’eau et la versait sur les flammes. « Que fais- tu ? lui demandaient les animaux en pleine fuite. Ne vois-tu pas que c’est peine perdue ? » Le petit oiseau répondait : « Je fais ma part. »

Un autre oiseau — c’était un corbeau — partit réveiller les êtres humains : « Après tout, pensait-il ne sont-ce pas eux qui ont causé l’incendie ? » Il se fit accompagner d’autres corbeaux en colère. Et ils cassèrent tant les oreilles aux gens des villes alentours, usant même de violence, que les êtres humains n’eurent pas d’autre choix que d’aller éteindre l’incendie. Les corbeaux peu de temps après furent cloués sur les portes et traités d’oiseaux de malheur.

Quant au petit moineau, on décida de le canoniser.

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