Nous portons de lourds soleils sur nos visages
nous avons lancé la balle haut
pour faire le jour comme on fait l’amour
nous ne croyons plus aux astres
mais nous jouons à cache-cache avec eux
Nos sourires ont dénoué les monstres et les chaînes
nos pas sèment le bruit des plumes
celles qui ont pesé dans les entrailles tremblantes
le poids absent des rêves
Nos ailes
nos révoltes comme une marée haute de griffes et de crocs
crèvent les yeux du ciel
Il doit être nuit le ciel qui se lèvera sur nos mains ouvertes
parce que compter n’est pas notre langage
parce que les sentiers des dix doigts ne suffisent pas
à nos visions
Combien de fois la mer est-elle tombée en ruines
et en murs abolis
sur le sable de l’autre pays
l’infranchissable ?