Le bois sombre des paupières
est tombé
entre mes dents une forêt de neige
remue
Je chante
je traque la silhouette de l’animal
furieux
il est mon poème ma vie
mon immense
Et j’ai perdu le temps
à désirer temps qui soit mien
de là
est venue la musique
J’ai précédé le chien
j’ai précédé l’odeur
j’ai précédé l’heure que je poursuis
j’ai déposé l’arme
et l’animal
m’a fuie
Si je chante
c’est parce que les rivières me fuient
la neige
les racines les ombres
et mon sang
Le monde terrifié s’échappe par ma bouche