des heures pour

des heures pour rire
des heures pour pleurer
des heures pour danser
des heures pour

et la nuit

la nuit dévore

toucher presque toucher
les rebords

j’ai tant aimé

ploie
les ombres les ombres
saule
ploie
les ombres les ombres
qui se penchent
comme un secret

tente
l’oblique
comme le vertige
au bord du

il est minuit passage

cela finira
par s’échapper
un petit poisson
qui mord
mord à

nage nu nage nu
age
le corps froid du dernier
soleil
dans la si étroite
rivière
la rivière qui fuit
entre les

pierres

j’ai tant
j’ai tant esperé

mais le temps ne se fuit que
lorsque

ou presque

l’onde
demande
à l’onde

à l’onde
demande

qui la contournera

la toute première
feuille d’automne

il n’y a pas de cimetière
où l’on enterre
la terre

la terre si fraîche et frêle
quand elle était
avril

j’ai tant aimé

j’étais presque
fragile

qui pleurera
qui pleurera
demande à la mort à la ronde
à la ronde
à la ronde des morts

qui pleurera
mes yeux de pierre

j’ai tant aimé

ronde ronde la nuit dans la rivière
pourrir

toucher ne jamais toucher

et remords

des heures pour

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