en morceaux

je suis devenue l’arbre sans poids de la danse
parce que
la terre était trop lourde
à supporter

*

mes écailles remuaient
comme les morceaux
d’un bol brisé

*

j’ai défait
les nœuds du vent

*

je ne dis rien parce que le voile a déjà éclos
hier

*

hier me déchire la peau
j’ai le sang lourd
des caravanes de fourmis me traversent
mais qu’ont-elles porté

*

j’ai demandé
si le pli d’un regard peut s’ouvrir
et si oui dis-moi

l’ouverture est-elle toujours une déchirure

*

ma bouche est faite d’argile
une statue

son volume
qu’est-il

c’est un cri que personne n’a vu

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