À L.
Combien de fois tes yeux ont-ils jailli la nuit ?
J’ai le cœur recouvert, dévalé de soupirs,
Comme on court le pas lourd la pente des désirs ;
L’amour me suit, m’habite et jamais ne m’enfuit.
Et jamais tu ne pleus : ton prénom est sans pluie ;
Tu ne pleus que parfois les cordes de ma lyre,
Les cordes de ta voix qui frissonne le rire :
Je suis en toi ensemble, et je suis, et tu suis.
Et nous sommes peut-être. Et tout le ciel s’envole
Dans l’oiseau de tes yeux… Et jamais ma parole
Ne sera ton reflet, n’osera ton visage :
Peut-elle te parler comme on parle les anges ?
L’amour échappe en moi des paroles étranges :
Les mots dans ton printemps ont rené leur usage.