aubscure

à C.

l’aube est moins bleue qu’un cœur qui attend
vaste

ton absence pèse comme l’ombre
cette larme d’ébène qu’on laisse derrière soi

j’aimerais m’approcher de tes yeux
forcer le verrou du ciel et franchir la ligne
encore non-tracée
défaire le poing de l’horizon qui te retient dans son brouillard

pourquoi es-tu si loin

pourquoi les coutures du temps se trouent-elles
quand deux visages se déchirent

je garde ton souvenir comme la pluie se souvient de la glaise
lorsqu’elle y revient
et le corps humain de la boue
lorsqu’il y retombe et le soleil se souvient de tes yeux
lorsqu’il redonne espérance à la terre à la glaise et à la boue
à l’aubscure moins bleue qu’un cœur qui aime

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