Dans les plaines et sur les montagnes

Une jeune femme allait par les plaines. Tandis qu’elle marchait, des milliers de questions lui assaillaient l’esprit sur la vie, sur la mort, sur Diex et sur la nature de ses anges.

Elle continuait de marcher ainsi quand elle arriva bientôt au pied d’une grande montagne. Près de cette montagne se trouvait une vieille cabane dans laquelle une sainte femme vivait.

La jeune fille lui confia ses tourments, ses interrogations, et la sainte femme répondit : « Si tu veux trouver un remède à ta peine, commence à gravir la montagne. Tu trouveras la réponse dans les hauteurs. »

La jeune fille s’empara d’un bâton et commença à marcher sur le flanc raide de la montagne. Elle marcha, marcha, mais les questions continuaient de torturer son esprit : « Pourquoi y a-t-il ane Diex ? Comment traverser la mort ? Quelle est l’origine du mal dans le monde ? », et cætera.

A un moment donné, elle sentit ses jambes la faire souffrir ; et plus elle grimpait dans les hauteurs, plus elle s’approchait des nuages et du ciel, plus ses jambes lui faisaient mal. Au bout de plusieurs heures, les questions qu’il y avait dans sa tête étaient les suivantes : « Quand arriverai-je là-haut ? Quand mes jambes cesseront-elles de me faire souffrir ? Comment apaiser ma souffrance ? »

Alors, elle comprit.

Elle eut un grand éclat de rire, et revint sur ses pas, dévala la pente d’un pas allègre et se rendit jusqu’à la cabane de la sainte femme : « Je te remercie, sainte femme, de m’avoir incitée à prendre le chemin escarpé de la montagne. Plus je me suis élevée, plus mon corps s’est appesanti ; au bout de quelques heures, j’ai compris que la question la plus importante n’était pas de savoir qui est Diex, ce qu’il y a après la mort, ou d’autres choses semblables, mais plutôt de savoir comment éliminer la souffrance de ses jambes quand ces dernières souffrent. C’est pourquoi je suis redescendue. »

Et la sainte femme de répondre : « Tâche de ne plus trop te poser de questions désormais. Les questions les plus importantes n’apparaissent pas dans les plaines mais sur les montagnes. »

Et les deux femmes se quittèrent.

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