attendre

attendre

le silence a éclos à la bouche de l’aube
au bout des collines grises
elles perdent leur souffle dans la brume
et derrière elles
il y a quelque chose que je ne connais pas

le soleil se révélera
dans l’étang
dont la paupière transparente ondoie
de lumière clairsemée
à peine vivante
il y a quelque chose que je ne connais pas

le geai des chênes frémit
son corps est roux comme la terre battue
comme un peu de sang dans une flaque
soleil fondu bouton de rose éteinte
il s’envole
sous ses plumes au travers de son œil
il y a quelque chose que je ne connais pas

entre ma bouche et ton oreille
sous le verre obscur
il y a quelque chose de plus dense que la réponse à
pourquoi
c’est le silence tendre tendu comme le fil où la flèche s’apprête
à toucher juste
ne rien toucher

attendre

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