Quand l’automne, ses feuilles un peu lourdes comme des paupières
un peu tristes,
est revenu,
je me suis souvenue que la mort elle aussi
a l’odeur de l’herbe sous la pluie,
des vignes,
et des immensités bleues d’octobre, le soir.
Et l’au-delà ? un peu de terre dans la bouche,
âpre comme un secret.
Un ver de terre gît sur mon chemin, entre les graviers,
cambré, un demi-sourire.
Il n’y a pas d’explication,
pas d’extase,
mais le grand vent de l’extérieur qui nous chevauche,
avec un peu d’amertume
et qui fait remuer les rideaux quasi opaques de nos corps.
Il n’y a pas de lumière, pas de feu divin,
pas d’amour,
juste le froid, le calme,
rien, presque rien.