petite

me voici nue
découpée découpée
comme le poisson
par une impossible lumière

je ne reverrai pas

j’ai espéré des cernes
pour dire quelque chose comme

j’ai vécu

des cernes plus bleues
plus lourdes
que l’écorce de l’océan

je ne reverrai pas

ne me dis pas adieu
tant que la lune sera inachevée
presque ronde
comme la page d’un livre tournée
un peu

et que l’on n’ose pas
traverser

la mer a déroulé ma peau
toute remplie
mais j’ignore où est mon sang
s’il n’est pas dans mon visage

et si de cette dernière fleur
je ne suis plus

amoureuse

où es-tu

je ne reverrai plus

nuit a brûlé
nuit a trahi

l’œil est percé par un voleur
et cette vie

il la prendra

elle est si grande
elle ne tient pas dans ma main

ne ris pas
j’ai trop de mots
mais toi petite
petite mort
étais-je capable de te surprendre

avec une parole

un petit bout que l’obscurité de mon regard

n’a pu enlever

Retour en haut