ce flot

elle te hante
elle
t’inquiète
cette vague
comme un violon sans fin
au moment de

franchir

tu as parfois senti ce corps
épais
mais la branche du saule
fût-elle sombre
et tressée de sauvages
complications

n’empêche ni le ruisseau
ni la clarté

elle les traverse

regarde les éclats
tranchants
de tes pas tracés sur le monde

cela blesse

tu as peur

et ce reflet brisé
ne vit et ne respire
dans l’eau
que pour se rassembler

venue au monde
tu as surpris le lézard à la peau
nerveuse
la rivière
qui court parce que sa maison
n’habite nulle part

tu as cherché la faille
ce trait
tracé
par une main distraite
sur une feuille oubliée

ce flot
ce flot

où es-tu devenue

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