l’océan aux mille paupières porte les murailles inachevées
il garde entre ses ongles obscurs le secret de la prière
il est sauvage et parfois hargneux comme un oiseau dont on arrache les plumes
il n’a pas peur du silence car il frémit à la manière des bouches aimantes
il emporte jaloux les chevaux ailés de ton rire
il a la mort comme une poussière entre ses cils longs et blancs
il a entre ses flancs des naissances et des fardeaux
il est un champ que le labour n’épuisera pas
il se trouble et demeure le même comme un visage entre les ciseaux de la vie qui s’échappe et se prolonge
il est la nuit qui n’ose pas le ciel