à C.
je te dirai ici
ce que la nuit entre mes lèvres
n’a jamais su te dire
il y a des nuits qui s’apprivoisent
certaines étoiles portent même un prénom
laisse-moi apprivoiser ma nuit
je te dirai alors combien pèsent nos ombres
sont-elles légères ou lourdes
lorsque nous les portons toi avec moi
la nuit n’est peut-être qu’une enfant inquiète
qui cache la lumière
pour ne pas se brûler
pour toi je n’aurai pas peur de dire
ces mots si doux qu’on craint de les briser
quand ils sortent de nous
ni de dire ces mots
si enfouis qu’on craint de les réveiller
quand on ouvre le silence
pour toi je n’aurai pas peur de chanter
ni d’arracher la petite âme inquiète
qui s’accroche à ma bouche
par peur de tomber dans le vide
pour toi cette petite âme je l’abandonnerai
au silence
car je sais
qu’une fois qu’elle sera tombée de mes lèvres
elle s’envolera vers toi
comme le papillon trouve la lumière inévitablement