à L.
saisirai-je un jour le tremblé de ton corps
la voix sombre qui respire sous ta peau
la ligne de ta silhouette est profonde
et ne définit rien
c’est une ligne d’infini
elle s’échappe comme une rivière d’ombre
un serpent de velours
entre mes mains
j’ai parfois rêvé
que je franchissais la ligne de ton corps
comme on traverse une frontière
sur la carte écorchée vive
de nos (notre) solitude(s)
saurai-je que ton ventre a un visage
pourrai-je creuser ton regard
jusqu’à sentir derrière son vitrail noir
le bruit du temple
où ton sang récite ses litanies
tu es plus belle que les anges
car les anges n’ont pas d’entrailles pour chanter