Mélimalmiel

Il était une fois un peuple qui ne voulait plus obéir aux puissantz. Un saint homme vint rendre visite aux gens de ce peuple et dit aux prêtres : « C’est lae démonx Mélimalmiel qui s’est emparae des gens de ce peuple. Je l’ai faitx sortir de leur corps et je vais lae mettre dans une jarre. Si quelqu’ane ouvre la jarre, lae démonx sortira et ayant gagné en puissance, ol fera surgir le malheur dans le monde entier. »

Le saint homme fit ce qu’il avait dit : il mit lae démonx dans une jarre et en referma le couvercle. Il ordonna ensuite qu’on enterre la jarre.

Les années, les siècles, les millénaires s’écoulèrent. Or, à l’endroit où la jarre était enterrée, la terre ne cessait de trembler et de tressaillir.

Un jour, ane jeune lumme par curiosité décida de creuser. Iel prit une pelle, creusa, creusa, creusa, et iel trouva la jarre. A peine l’eût-iel entre les mains qu’iel voulut l’ouvrir : alors une fumée jaillit et au milieu d’elle ane horrible démonx.

« Qui es-tu ? demanda lae jeune lumme nullement intimidae. – Je suis l’injustice, l’iniquité, la cruauté et le malheur du monde. – Laisse-moi une chance pour réparer mon erreur, dit encore lae jeune lumme. – Très bien, réponds à mon énigme, dit alors lae démonx.

Une chaîne dans une chaîne,

et une plaine de brume et de peines,

que tu ne voudrais jamais quitter.

Qui suis-je? »

Lae jeune lumme répondit immédiatement : « Je suis la vie. – Tu as répondu faux. Je m’en vais hanter les mortelz. – Laisse-moi encore une chance, dit alors lae jeune lumme. – D’accord, répondit lae démonx. Voici une autre énigme :

Un lien dans un lien,

qui te tient, te retient,

et qui te fait dire “C’est le mien, c’est le tien.

Qui suis-je ? »

Lae jeune lumme répondit alors : « Je suis la conscience de soi. – Tu as tout faux. Maintenant laisse-moi accomplir mon travail. – Laisse-moi une dernière chance, dit alors lae jeune lumme. – Ce sera la dernière, répondit lae démonx. Voici l’énigme la plus difficile :

Un fil dans un fil,

et un péril qui semble sans péril,

l’habile comme lae malhabile s’y fait piéger.

Qui suis-je ? »

Lae jeune lumme répondit alors : « Je suis l’amour. – Tu as encore répondu faux. Maintenant, je vais me rendre parmi les humanes et accomplir mon devoir. J’ai été prisonnierx trop longtemps de cette jarre et je veux maintenant ma liberté. »

Lae jeune lumme s’écria avant que lae démonx ne s’envole : « Démonx, j’ai trouvé la réponse à tes trois énigmes. – Dis toujours. – La réponse aux trois énigmes est : la servitude. »

Iel ajouta encore : « Maintenant, je te laisserai aller parmi les humanes, car j’ai compris qui tu étais : tu n’es ni l’injustice, ni l’iniquité, ni la cruauté, ni le malheur du monde. – Qui suis-je alors ? – Ane éveillae, ane éveillaire, cellui qui montre l’injustice, l’iniquité, la cruauté et le malheur du monde, rien de plus. »

Lae démonx s’envola avec un sourire de malice et lae jeune lumme repartit le front lourd.

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