la nuit a peur de nous
les ombres qui ont soufflé une âme dans les semelles
on a la folie à en perdre les cheveux les étoiles des yeux avant la tête
on porte dans nos crânes des flammes blondes des ciels avec des blackouts d’oiseaux noirs
et des horloges qui ont oublié le soleil à ce qu’elles racontent
nous qui avons mangé les pierres pour ne pas que les pierres nous mangent
avalé des couleuvres aux hanches en pagaille
respiré des danses invisibles
derrière les murs qui ferment les paupières
les consciences dont la seule bataille est un cheveu sur l’oreiller
celles qui dorment
celles qui ignorent
on est de ce pays où le soleil ne se couche pas sans avoir brillé sur une révolte ou un amour
ou un matin d’été qui déborde des doigts verts d’herbe grasse
on aime la vie aussi
la peur nous dévisage les entrailles
nos entrailles ont frémi comme un regard
pour la liberté