quand vient te mordre
la carpe le soupir la bouche noire
du désir
ton cœur qui
très lourd
comme le ciel est profond la nuit
la nuit sous ta peau
la couleuvre la sangle ouverte d’une
caresse
l’angle mort
hors de moi
comme ce récif noir et informe
infranchissable
parce qu’il a été sculpté dans
la chair le pli
le pli d’une voix c’est cela le silence
c’est impossible
impossible mais je te demande la mer
je te demande de me soulever
comme une vague
ou l’ultime paupière de l’ombre
j’ai planté mon œil
un arbre
dans toi
