incise indécise plaies

dieu iel
était sang
sur un clou tout en haut
iel ne venait pas dans l’herbe entre mes doigts
jamais — saisir
le sens et la propriété —
je n’ai tenu son bras
iel aimait sur une colonne
iel aimait d’amour
non de geste ni de justesse ni de
— cette ligne nette horizontalement
tu sais
qu’il y a entre un cheveu de toi
& —
ton prénom choisi
iel disait amour
mais c’était un gros mot
seule ma main seul mon regard
seul le craquement de ma peau
pleine de mon cœur
a le droit de le prononcer — & si je te regarde —
exactement
comme l’incise la plaie sur l’organe
qui découpe un aveu
rose creusement
un baiser
iel aimait la brume les rêves les grises
ombelles de la mer très grande
et folle
mais la mer est loin et son bleu
est boueux
alors iel a dit
j’irai dans le ciel
iel avait un museau étroit pour sentir
l’odeur indélébile des paradis perdus
une étoile
un poil d’étoile lui recourbait le cœur
d’une nostalgie
je n’ai pas le nom de la nostalgie
elle est indéfinie
— hier ne finit jamais pour les tristes
amours —
toujours
iel était la meute l’émeute
le mot qui mord la lune
l’insurrection
l’extase
iel avait un œil
comme un fruit trop haut dans l’arbre et ferme
— iel avait froid —
je crois
as-tu vu que les feuilles du tremble
grésillent comme un signal
brouillé
parce que
dans le ciel il fait un temps
froid et terrible
je crois
— le non-temps disait-iel
iel avait peur de sentir ses veines
fredonner une chanson
nerveuse
un petit insecte énervé
de vie
ou de virage (
inclination c’est comme cela
que l’on tombe
disait-iel
et la lumière qui tombe est interdite
oh ton visage
humain non-taillé dans mes mains
à taille humaine la haie l’inavouable haine
qui nous sépare
est-il permis
d’être humain hors de mes
mains
un jour iel est descenduo de sa colonne
c’était un petit bout
de l’herbe à la voix blanche
elle gesticulait cette petite phrase
dite du bout du vent des lèvres
iel s’est allong&
la nuque vaste comme la tourbe
et le trouble
mais les contours de son dos étaient assez
précis
pour porter la terre corps contre corps
et iel a dit
veux-tu être ami—e avec moi
mais alors j’ai cessé de dire dieu je parlais
tendre et sans la voix toute tracée
sans trace il y avait ma—on ami—on était perdu—es—pérant encore les coquelicots sans violence
le coin de l’herbe des graines des graisses
franches du toucher quand la langue nous goûte
de l’intérieur
des coquelicots fragiles sur ma bouche & la tien—ne me dis pas amour ne me tiens plus
soyons être à par sans bleu semblable adelphe di—sans dire sang de chair chèr—contre ma chair as-tu brisé le vent es-tu libre près des herbes des chan—son bruit ton bruit—et de moi a—dieu—le vide entre mes doigts—l’arbre le tremble sans doigts l’ab—sans toi viens-tu tenant ma main—tenant libre ma main toute béantée de fant—omets mais mon souvenir de la lum—hier est comme ta chair—sans dieu

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