mais la pluie

j’ai le sang vide comme la mer
comme un baiser de sable
mon visage est passé

le temps était parti
le temps des veines et de la chance

il y a les grenades entrebaillées
qui sourient
comme les gencives sans mot
d’une vieille femme

je n’ai pas peur que la brise froide
du non-matin
respire dans mes os

effacer la marelle blanche de cette carcasse
où aucane enfant ne joue plus

mais la pluie

pourquoi est-il
pour la feuille du châtaigner
si léger si gravement
doux (le silence)

de tomber sur les longs sentiers