(la vie peut-être)
aimer le ciel ?
dis-tu
mais les ailes du matin peuvent-elles
prendre dans tes bras
(la vie peut-être)
la parole de poème
elle ne cible jamais au bon endroit
elle a les yeux ivres
fous et flous
en dedensément peuplée de bleue
endehortensia
tu trembles
l’irréfragable fragilité
oui le monde entier pourrait tomber
dans un fracas d’insectes
(et pourtant la vie ?)
la pluie au printemps ne dépasse pas la maison
comme une enfant
elle ne tire pas à balles réelles
elle ne vise pas
ton visage – ou la venise grise entre les vives
violettes
parce que le monde est gros
comme l’amour
il y a un grelot dans ton ventre
ça fait aussi mal
qu’un poing emmêlé dans les entrailles
l’amour
aimer ?
mais moi j’ai vu une abeille mourir
en plein vol
(c’était un vol vide comme la poche
des faiseureuses de magie
je veux dire
celleux qui ne trichent pas)
elle ne vise jamais droit
la parole invisible
ma jeune voix voisine d’oiseau
aime
n’insulte pas sois aimable
ne crache pas sur l’herbe
elle est presque innocente
la pauvre
s’il te plaît
ma jolie imbécile
ne meurs jamais après la mort
(même quand c’est fini)
ne meurs jamais ma petite indocile
ne meurs jamais avant avril
