toi qui te tais et détournes les yeux aujourd’hui
ce que tu laisses derrière tes pas te dévisagera
un cadavre d’enfant sous l’olivier
l’ombre de l’olivier pèse moins lourd
que son corps
Gaza
il pleut de la mort sur la ville
les enfants dansaient les pieds plus légers que la pluie autrefois
lorsque l’enfant était autorisé dans leurs yeux
lorsqu’ils avaient
des cerf-volants
la liberté
au bout des doigts
lorsque l’enfant était autorisé dans leurs yeux
ces petits porteurs d’étoiles assassinées
traînent aujourd’hui devant leurs pas des aubes classées sans suite
tu les arrêtes à la frontière
des lendemains
tu n’acceptes pas les migrations vers l’avenir
les passagers clandestins
de l’espérance
par ton silence
tu as volé la terre sous leurs pieds
le ciel sous leur danse
la vie
et même les larmes de l’enterrement
et même l’enterrement
il n’y a plus que le silence d’une mère
il crie plus fort que le tien
bien qu’on ne lui tende aucun micro
qu’il soit murmuré comme un secret
une prière
dans le creux d’une main
impuissante