nos ombres les plus terribles

à L.

l’abîme de tes yeux
contemple mon abîme

paume contre paume œil contre œil
nuit contre nuit

nos ombres les plus terribles
nous suivent comme des racines
des amies d’enfance

tu m’as dit
le bonheur est là
il est tellement proche
que je ne le trouve pas

je te réponds aujourd’hui

le bonheur n’est qu’un bel endormi
on craint de le réveiller
il suffirait de rien
pour qu’il ouvre les yeux
et dise

je suis ici
aime-moi

mais alors dis-moi
n’aurait-on pas tout perdu

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