sauf

(une violence enroulée
jusqu’au noyau
nombril
point de non-fuite)

être

(un corps ne déborde jamais sauf)

être volontaire

(jusqu’au pouvoir qui me)

être sage

(impuissance ou sagesse
ou acceptation dis-tu mais imagine

l’orage qui se gronde lui-même

ferme la bouche
pour avaler le couteau du silence
un serpent qui franchit sa propre ligne

s’autoviole

jusqu’à n’avoir plus d’organe
pour vibrer
battre
battre

battre

jusqu’à n’avoir un cœur que pour gifler
son cœur
jusqu’à n’avoir un souffle
que pour prendre son souffle

jamais plus d’espace à respirer
dans ton corps

la police n’a pas besoin de brandir le flingue)

être ponctuel-le

(mais il y a tendu
tout près jusqu’à travers la tempe
rythmiquement bleue
ce pouvoir qui me)

être équilibré-e

(la violence c’est
la courbe de ma nuque quand
je veux boire
ma soif jusqu’aux os

la violence
c’est prendre sur soi

je veux une colère verticale)

être adapté-e

(une colère-colonne
plutôt que des serpents-sermonnant

pour nos tombes des trous grands
comme les yeux)

être agréable

(nos corps de fourmi tomberaient
plus vivement que des balles
les murs ont-ils des oreilles
pour qu’on puisse leur dire
non)

être flexible

(non
as-tu murmuré)

être motivé-e

(ne demande rien
et ces riens demande-les poliment)

être d’accord

(surveille-toi
devenir victime c’est perdre son inconscience
avant de prendre conscience)

être discipliné-e

(la colère sans forme a sculpté depuis l’extérieur
ton corps
mais une statue ne déborde jamais sauf)

être poli-e

(si je pouvais dessiner un visage
à ma colère s’il y avait de la chair
autre que celle de nos chaînes
une forme à ce pouvoir

qui me)

tu cries doucement

(être quelque chose ?)

quand tu cries au fond de l’oreiller de ta peau
c’est doux
(c’est douloureux)

c’est doux

(cette force qui meut)

𝗦𝗔𝗨𝗙 𝗤𝗨𝗔𝗡𝗗 𝗟𝗔 𝗠𝗔𝗜𝗡 𝗣𝗥𝗘𝗡𝗗 𝗙𝗘𝗨

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