à co.
il me suffit d’enrouler ton œil
dans le mien
pour recouvrir la terre
comme un jardin
un jardin de pluie
étendue la pluie en une farandole
jusqu’à abandonner le ciel
une farandole folle
ici tous nos gestes
même les plus lourds
sont déjà des nuages et pourquoi autre chose
dit la mer
quand elle brûle d’être bleue et immense
la mer si vaste de ta voix
pourquoi voyager en dehors
d’un oiseau
l’oiseau est comme une faille
dans la terre
l’oiseau est une terre sans but
et il y a bien des ailes sous nos yeux
qui ombrent
ourlent
quand je rêve avec toi
cela fait le bruit de la lune
elle est petite la perle
où rêve la lune
et tu me l’as dansée
dedans les yeux
je dis aux mots
habitez-moi
j’ai une amitié
un océan à éclore au bout de ma bouche
ta main est pleine et comme la lumière
elle est nue
ne me donne rien
que la lumière
que toi
pourquoi as-tu peur ai-je dit à la lumière
j’ai peur de n’avoir rien pour les autres
dit-elle
je ne réponds pas à la lumière
elle me pense
et je pense à toi
je passe la main sur les vagues
de nos blessures de nos brouillons
de notre folie
les vagues qui déchirent leur rire
de ronces sauvages
et je vois sur les ronces bleu tigre
des fleurs
les fleurs ne donnent pas
tu sais
ni personne
parmi les yeux aimés
l’amour est une promesse nue
je murmure
mais il n’y a pas d’objet
ni à la question
ni à l’abandon
ne me donne rien
et sois
la lumière donne la lumière